Jérôme Faury, 48 ans, a succédé à Emmanuelle Doucet à la présidence du Judo Club murois le 1er septembre 2022.
Au club depuis septembre 2014, Jérôme a obtenu sa ceinture noire le 24 janvier 2016, et son deuxième dan le 31 mars 2019. Engagé et investi, il rejoint le bureau directeur au cours de l’année 2019. Un an plus tard, il intègre le conseil d’administration en prenant en charge l’accompagnement des jeunes judokas du club lors des différents interclubs.
Entretien exclusif.
Question — comment est venue ta passion pour le judo ?
Réponse – J’ai commencé à m’inscrire au jujitsu vers l’âge de 16 ans. Lors des randoris — combat d’entraînement —, chaque fois que j’engageais une attaque, mon partenaire me faisait des prises de judo. Je trouvais les mouvements intéressants. J’ai ensuite participé à un premier cours, qui m’a plu, puis j’ai gardé le judo en complément. J’ai persévéré dans ce sport.
Q – Pour toi, le judo est-il un sport ou une école ?
R – Je vois le judo plutôt comme un sport. Il a été créé pour éduquer le corps et l’esprit, mais c’est surtout une activité physique. C’est par l’effort que l’on arrive à se maîtriser et à découvrir de nouvelles capacités. Le cadre est très important au judo, il est régi par le code moral, mais il n'est pas très différent du cadre que l’on peut avoir à la maison ou à l’école. Le judo a beau être un sport individuel, on ne peut pas progresser tout seul. On s’en rend compte plus vite au judo que dans un autre sport ou à l’école.
Q – As-tu prévu de passer le troisième dan de la ceinture noire ?
R – « rire ». C’est un peu compliqué pour le moment. Le passage d’un grade de ceinture noire demande beaucoup de temps et d’investissement. C’est quelque chose que j’aimerais, mais entre le travail, la vie de famille et les nouvelles responsabilités au JCM, mes journées sont déjà bien remplies. Si je trouve le temps et un partenaire prêt à m’accorder quelques heures, alors oui, je tenterai d’obtenir ce troisième dan.
Q – Comment allies-tu travail et bénévolat ?
R – Le bénévolat est une bonne occasion de sortir de son environnement professionnel. Ces activités ont toujours du sens. Je ne suis pas un consommateur, ce n’est pas comme si j’allais à un spectacle. J’aime être au cœur de l’action, je donne des coups de main chaque fois que c’est possible. En s’impliquant dans une association, on a la possibilité de créer du lien entre les adhérents — ou leurs parents — et c’est cela qui me motive le plus. Le début de saison demande beaucoup d’attentions dues aux inscriptions et aux documents administratifs à fournir pour le changement de présidence, je prends un peu de temps sur mes heures de sommeil « rires ».
Q – Le code moral du judo et les valeurs du bénévolat sont plutôt complémentaires, ton intégration au bureau s’est faite de manière naturelle, comment expliques-tu cet esprit d’entraide qui anime tous les bénévoles du club ?
R – Je pense que, dans toutes les associations, les gens ont envie de s’impliquer. Au JCM, on a une grande diversité d’adhérents et d’activités qui ont créé un environnement assez riche. Cela serait trop présomptueux de placer le judo au-dessus des autres associations. Nous avons la chance d’avoir une équipe avec des personnalités variées qui ont l’envie de s’investir et de s’impliquer pleinement dans la vie du Judo Club Murois. Le bénévolat est un état d’esprit, les personnes à mes côtés font également des actions ailleurs et je suis content de les avoir également avec moi.
Q – Comment s’est passée la passation avec la présidente sortante Emmanuelle Doucet ?
R – C’est un travail d’équipe. Le lien a été fait avec l’ensemble des membres du bureau actuel pendant la période de congé. Emmanuelle fait toujours partie du club et je sais que je peux l’appeler en cas de besoin. Notre trésorier, Jean-François, m’aide beaucoup sur les aspects administratifs. Après dix années de présidence, c’est sûr qu’Emmanuelle nous manque au bureau, mais heureusement l’équipe est soudée, ce qui nous permet de tourner la page en douceur.
Q – Qui te remplace pour l’accompagnement des jeunes judokas lors des interclubs ?
R – Nous allons continuer, avec Laurent, d’accompagner les enfants en compétition. Le début de saison reste compliqué en termes de disponibilité pour les raisons que j’ai déjà évoquées. La réorganisation du bureau avec Laurent à la vice-présidence et moi-même à la présidence ne nous empêche pas de continuer à entourer nos jeunes judokas lors des interclubs. Un coach supplémentaire serait toutefois le bienvenu pour les compétitions officielles, car nous avons Érik et Laurent présents sur ces évènements, mais ils sont pris par leurs obligations. Érik gère l’ensemble de la compétition et Laurent arbitre les combats. Le temps consacré au coaching de nos compétiteurs est donc limité.
Q – Nous avons passé deux années sanitairement compliquées, comment le club a fait face à la pandémie de la COVID-19 ?
R – Cette période a été dramatique pour beaucoup de personnes et un sérieux problème pour nombre d’associations. Le club a pu s’en sortir grâce au soutien de ses adhérents et à la mise en place de l’activité partielle qui a permis de couvrir une partie des dépenses fixes du club. Néanmoins, la crise a impacté notre situation financière et on a perdu de nombreux adhérents. Cette saison, nous arrivons à inverser la courbe, le nombre d’adhérents repart à la hausse. Nous sommes un peu moins de 240. Les gens sont partis faire des sports pratiqués en pleine aire afin d’éviter au maximum les restrictions gouvernementales mises en place pendant la COVID. Nous commençons à retrouver notre rythme de croisière, mais il ne faut pas qu’il y ait d’autres crises.
Nous nous félicitons tout de même d’avoir évité un cluster durant cette période grâce à la rigueur de nos adhérents, de nos professeurs et du protocole sanitaire.
Q – Le protocole sanitaire mis en place la saison dernière est-il toujours d’actualité pour cette nouvelle saison ?
R – Nous n’avons plus de contraintes particulières aujourd’hui, mais par prévention, nous encourageons les personnes « malades » à rester chez eux.
Q – Faire revenir les adhérents est une tâche importante pour le club, y’a-t-il un travail plus conséquent à fournir dans la communication ?
R – L’équipe essaie de renforcer sa communication et sa visibilité avec la mise en place d’un nouveau site Internet pour informer nos adhérents sur les divers évènements du club. Nous avons profité de la mise en place d’un nouvel outil de la Fédération française de judo qui permet aux clubs de créer un mini-site Internet. Il est plus moderne et sa gestion est assez intuitive. Nous avons donc décidé de remplacer le site Internet que l’on avait jusqu’à la saison dernière, devenu quelque peu vieillissant.
Jérôme, notre secrétaire, s’occupe d’alimenter ce site Internet ainsi que nos pages sur les réseaux sociaux. Nous avons également créé des flyers que l’on distribue lors de nos manifestations et qui participent à notre envie de renforcer la visibilité du club. C’est un travail important de nos jours, et au nom de toute l’équipe, je le remercie pour ce qu’il fait pour le club.
En plus de cela, nous sommes présents au forum des associations et nous essayons de faire des démonstrations pour le public, en particulier pour le jujitsu qui est une activité en manque d’adhérents. Ce sont surtout de jeunes adultes qui manquent au club, mais les autres associations muroises doivent également rencontrer la même situation. Entre les études et le travail, cela peut être compliqué de trouver du temps pour aller s’entraîner.
Q – Le nouveau bureau directeur est-il complet aujourd’hui ? Cherches-tu des bénévoles pour t’aider dans la gestion du club ?
R – D’après les statuts, nous devrions être 11 personnes au comité directeur. Nous sommes actuellement 9. C’est suffisant pour faire fonctionner correctement le club, mais toutes les bonnes volontés sont les bienvenues. À titre personnel, je trouve que nous manquons de parents de judokas au bureau. Il me parait important d’avoir cette catégorie de personne pour nous aider dans le fonctionnement du Judo Club Murois. Certaines personnes sont au bureau depuis très longtemps et ils apprécieraient pouvoir, petit à petit, passer le relai.
Q – Y’a-t-il de nouvelles actions que tu aimerais mettre en place pour les adhérents du Judo Club Murois ?
R – Nous réfléchissons à la mise en place de stage pendant les vacances scolaires, et cette année, nous aimerions participer à l’évènement que le SIM organise pour le téléthon. La fin des restrictions dues à la COVID va nous permettre de réorganiser la soirée bonne franquette dans une nouvelle version qui, je l’espère, va plaire à nos adhérents. Il est important pour nous de retrouver la convivialité qui forme l’ADN du club par des activités transversales comme cette soirée annuelle. Nous réfléchissons également à d’autres évènements que nous pourrions mettre en place afin de renforcer les liens entre les adhérents et les différentes sections du club.
Q – Le Judo Club Murois était présent au forum des associations. Quelle est l’importance de cet évènement pour les associations muroises et le JCM ?
R – Le forum des associations est important pour nous, car il permet de donner de la visibilité au club, de montrer que nous proposons d’autres activités que le judo. Pendant cette journée, nous pouvons également rencontrer les personnes des autres associations et cela renforce les liens entre nous. Pendant le forum, beaucoup d’enfants s’inscrivent et les parents qui veulent se remettre au sport viennent nous voir. C’est un évènement de début de saison à ne pas louper. Par ailleurs, l’organisation du SIM est très bonne dans sa nouvelle formule et nous les remercions pour cela.
Q – Le judo est la principale activité du club, quels sont les avantages de proposer le jujitsu, la gymnastique et la musculation ?
R – Bien que le judo et le jujitsu soient intimement liés, peu de clubs proposent des cours de jujitsu. En proposant ces quatre activités, nous avons une offre très riche qui permet aux adhérents de participer à plusieurs activités et ainsi de profiter de nos offres d’inscription. Près de 10 % de nos adhérents pratiquent plusieurs activités au sein de notre club. En plus de cela, l’ensemble de nos professeurs sont diplômés, ce qui est un gage de cours de qualité.
Q – Nous avons fêté le départ en retraite d’Alain lors du gala de fin de saison, après avoir arrêté le jujitsu, il réalise sa dernière année comme professeur de gymnastique. Comment va être gérée la transition avec Christophe, son remplaçant ?
R – Beaucoup d’adhérents viennent à la gym le mardi et il ne faudrait pas que le changement de professeur modifie le format de ces cours. Cette année, Christophe va participer à quelques cours de gymnastique, notamment pendant les vacances, afin de faire connaissance avec les adhérents et pour bien comprendre ce qu’ils souhaitent. Ces cours sont très populaires et nous tenons à les garder dans le format qu’ils sont actuellement.
Christophe a l’habitude de la gym douce, car il enseigne le taïso dans d’autres clubs. L’ensemble du bureau fait confiance à Christophe et nous sommes convaincus que tout le monde sera satisfait.
Merci Jérôme de nous avoir accordé cette interview.
Propos recueillis par Jérôme Duchemin/Pleine Plume.